C'est un fait : la gestion de l'eau constitue un enjeu majeur, tant sur le plan environnemental qu'économique. Dans ce contexte, la récupération de l'eau de pluie émerge comme une solution pertinente et pragmatique, permettant de valoriser une ressource naturelle gratuite et de réduire la pression sur les systèmes d'approvisionnement en eau potable.

Dans ce contexte, adopter un système de récupération d'eau pluviale est une démarche qui allie responsabilité écologique et optimisation des dépenses, tout en s'inscrivant dans une logique de gestion durable des ressources.

Alors, comment récupérer l'eau de pluie chez-soi ? Parmi quels systèmes est-il possible de choisir ? Les réponses à ces questions, et bien plus encore, dans ce nouvel article de La Maison Des Travaux Chantilly !

Récupérer l'eau de pluie : une panoplie d'avantages

Collecter les eaux issues des précipitations répond à plusieurs impératifs concrets.

Sur le plan économique, l'utilisation d'eau de pluie pour des usages non potables se traduit par une réduction mesurable de la consommation d'eau du réseau public, et donc de la facture associée. Cet avantage financier est d'autant plus significatif que le coût de l'eau potable tend à augmenter.

D'un point de vue environnemental, cette pratique contribue activement à la préservation des ressources hydriques. Moins d'eau potable est puisée dans les nappes phréatiques et les cours d'eau, ce qui aide à maintenir leur équilibre, particulièrement en période de stress hydrique.

De plus, la récupération locale de l'eau de pluie limite le ruissellement urbain, désengorgeant ainsi les réseaux de collecte des eaux pluviales et réduisant les risques d'inondation et la charge des stations d'épuration.

L'eau de pluie présente également des caractéristiques intrinsèques avantageuses : sa faible minéralisation, son absence de calcaire et de chlore en font une eau de prédilection pour l'arrosage, le lavage et certaines applications techniques où l'eau traitée du réseau peut s'avérer moins adaptée ou même préjudiciable à long terme, par exemple pour la durée de vie de certains appareils.

Il s'agit donc d'une stratégie rationnelle pour diversifier ses sources d'approvisionnement en eau et pour utiliser la qualité d'eau la plus appropriée à chaque usage.

Récupérer l'eau de pluie : comment ça marche ?

La mise en place d'un système de récupération d'eau de pluie repose sur une chaîne de composants, chacun ayant une fonction spécifique pour assurer une collecte, un stockage et une distribution efficaces et sécurisés.

La surface de captage est l'élément initial du système. Il s'agit le plus souvent de la toiture d'un bâtiment. La nature du matériau de couverture (tuiles, ardoises, zinc, bac acier – à l'exclusion des matériaux contenant de l'amiante ou du plomb) et sa propreté sont déterminantes pour la qualité de l'eau collectée. Une surface propre et inerte est préférable. L'eau ainsi captée est dirigée par les gouttières et les descentes vers le dispositif de stockage.

Un bon dimensionnement et un entretien régulier de ces chéneaux sont indispensables pour éviter les obstructions et maximiser le volume collecté.

Avant d'atteindre la cuve, l'eau transite impérativement par un système de préfiltration. Ce dispositif, qui peut prendre la forme d'une crapaudine, d'un filtre de descente ou d'un filtre autonettoyant plus sophistiqué, a pour rôle de retenir les débris solides : feuilles, brindilles, mousses, insectes, et autres particules grossières. Cette filtration primaire est cruciale pour maintenir la propreté de l'eau stockée, prévenir la formation de vase et protéger les équipements en aval, comme la pompe.

L'élément central est la cuve de stockage, dont le volume est le principal déterminant de l'autonomie du système. Les capacités varient de quelques centaines de litres pour les récupérateurs d'appoint à plus de dix mille litres pour les installations visant une substitution significative de l'eau potable. Les matériaux constitutifs sont variés : polyéthylène haute densité (PEHD), béton, fibre de verre, chacun présentant des avantages spécifiques en termes de coût, de durabilité, de poids et de facilité d'installation.

Par ailleurs, un dispositif de trop-plein est obligatoire. Il permet d'évacuer l'excédent d'eau lorsque la cuve atteint sa capacité maximale, dirigeant ce surplus vers un exutoire approprié (puisard, réseau d'eaux pluviales dédié, ou zone d'infiltration sur la parcelle, en conformité avec la réglementation locale).

Enfin, le système de distribution permet d'acheminer l'eau de la cuve vers les points d'utilisation. Il peut s'agir d'un simple robinet de puisage pour un usage gravitaire, ou, plus fréquemment, d'une pompe (immergée ou de surface) pour fournir la pression nécessaire à l'arrosage, à l'alimentation d'appareils ou à d'autres usages.

Des filtres complémentaires peuvent être intégrés à ce stade pour affiner la qualité de l'eau selon les besoins.

Récupérer l'eau de pluie : à chaque besoin, son système

Le choix d'un système de récupération d'eau de pluie doit être mûrement réfléchi, en adéquation avec les objectifs d'utilisation, la configuration des lieux et les capacités d'investissement.

Les récupérateurs aériens (ou hors-sol) sont la solution la plus simple et la moins coûteuse à mettre en œuvre. Typiquement constitués de cuves en PEHD d'une capacité de 200 à 2000 litres, ils se raccordent aisément à une descente de gouttière via un collecteur filtrant. Ces systèmes sont principalement destinés à des usages extérieurs limités, tels que l'arrosage de petites surfaces. Leur installation ne requiert pas de travaux importants.

Leurs inconvénients résident dans leur faible capacité de stockage, leur sensibilité aux variations thermiques (risque de gel en hiver, échauffement de l'eau en été pouvant favoriser le développement microbien si la cuve n'est pas opaque et traitée anti-UV) et leur emprise visuelle.

Pour des besoins plus importants et une intégration discrète, les cuves enterrées représentent la solution la plus performante. Disponibles dans une large gamme de volumes (généralement de 1500 à plus de 15000 litres), elles sont enfouies dans le sol, ce qui les protège du gel, des variations de température (maintien d'une eau fraîche limitant la prolifération d'algues et de bactéries) et les rend invisibles.

Les matériaux les plus courants sont le PEHD, pour sa légèreté et sa résistance chimique, et le béton, apprécié pour sa robustesse, sa grande longévité et sa capacité à neutraliser une partie de l'acidité naturelle de l'eau de pluie.

L'installation d'une cuve enterrée nécessite des travaux de terrassement ainsi que la préparation d'un radier ou d'un lit de pose stable.

Des systèmes mixtes ou plus élaborés peuvent également être envisagés, notamment pour des usages intérieurs spécifiques. Ces installations peuvent comprendre des modules de filtration avancée (filtres à sédiments fins, filtres à charbon actif, stérilisateurs UV) pour améliorer la qualité de l'eau, ainsi que des systèmes de gestion automatisée qui basculent sur le réseau d'eau potable lorsque la cuve est vide, assurant ainsi une continuité de service.

Récupérer l'eau de pluie : zoom sur l'installation

Mettre en œuvre un système de récupération d'eau de pluie implique une série d'interventions techniques précises, depuis la préparation du site jusqu'aux raccordements finaux. Voyons cela de plus près !

Première étape : choisir l'emplacement de la cuve. Pour une cuve enterrée, il convient de considérer la distance par rapport aux fondations (respect des prescriptions du DTU), l'accessibilité pour les engins de terrassement, la nature du sol, la profondeur hors gel, le tracé des canalisations d'arrivée et de trop-plein, ainsi que la proximité des points d'utilisation.

Une étude de sol peut s'avérer nécessaire dans certains cas.

Par ailleurs, le raccordement au réseau de gouttières implique la pose d'un collecteur filtrant sur la ou les descentes sélectionnées. Ce collecteur doit être accessible pour l'entretien. Il assure la dérivation de l'eau vers la cuve tout en effectuant une première filtration. Le diamètre des canalisations d'amenée d'eau vers la cuve doit être adapté au débit potentiel.

Pour une cuve enterrée, les travaux de terrassement doivent être réalisés conformément aux dimensions préconisées par le fabricant, en incluant un espace pour le lit de pose et le remblaiement. Un lit de pose stable et drainant (sable, gravier fin) est mis en place et nivelé au fond de la fouille. La cuve est ensuite déposée avec précaution. Le remblaiement s'effectue par couches successives avec des matériaux appropriés (sable, gravier, terre expurgée de grosses pierres), en veillant à ne pas créer de contraintes excessives sur la structure de la cuve. Une rehausse et un regard de visite permettent l'accès pour l'entretien.

Place ensuite à l'installation du système de pompage et de distribution. Pour les pompes immergées, elles sont placées directement dans la cuve, suspendues ou posées sur un socle pour éviter d'aspirer les sédiments fins. Les pompes de surface sont installées à l'extérieur de la cuve, dans un local technique sec et ventilé, et nécessitent une crépine d'aspiration avec clapet anti-retour dans la cuve. Le raccordement au réseau de distribution interne (pour les toilettes ou le lave-linge, par exemple) doit être réalisé en conformité avec la réglementation, notamment l'interdiction absolue d'interconnexion avec le réseau d'eau potable sans dispositif de disconnexion agréé (type surpresseur avec réservoir de coupure).

À savoir que la gestion du trop-plein est un aspect crucial. La cuve doit être raccordée à un système d'évacuation adéquat : soit un puisard dimensionné pour infiltrer l'eau sur la parcelle (si la nature du sol le permet et si la réglementation locale l'autorise), soit au réseau public d'eaux pluviales (jamais au réseau d'eaux usées).

Récupérer l'eau de pluie : focus sur la maintenance du système

Un entretien régulier est indispensable pour garantir le bon fonctionnement et la longévité du système de récupération d'eau de pluie ainsi que la qualité de l'eau stockée. Ces opérations sont généralement simples mais doivent être effectuées avec rigueur et soin.

Les gouttières et la surface de captage doivent être inspectées et nettoyées au moins une à deux fois par an, notamment à l'automne après la chute des feuilles et au printemps. L'élimination des feuilles, mousses et autres débris prévient l'encrassement des filtres et la contamination de l'eau.

Le préfiltre (ou filtre de descente), quant à lui, requiert un nettoyage fréquent, variable selon l'environnement (présence d'arbres, etc.), pouvant aller de mensuel à trimestriel.

À savoir qu'un filtre colmaté réduit significativement le volume d'eau collecté et peut provoquer des débordements.

Par ailleurs, la cuve de stockage elle-même nécessite une inspection et un nettoyage périodiques. Pour les cuves en PEHD, un nettoyage tous les 3 à 5 ans est généralement suffisant si la filtration en amont est efficace. Il s'agit de vidanger la cuve, d'extraire les sédiments accumulés au fond (boues fines) et de nettoyer les parois si besoin.

Pour les cuves en béton, cette fréquence peut être moindre.

Qui plus est, le système de pompage doit être vérifié annuellement : contrôle du bon fonctionnement de la pompe, nettoyage de la crépine d'aspiration, vérification des connexions électriques et de l'étanchéité.

Sans oublier les filtres additionnels sur le circuit de distribution, qui doivent être nettoyés ou remplacés selon les préconisations du fabricant.

En période hivernale, pour les cuves aériennes non protégées contre le gel, il est indispensable de les vidanger et de déconnecter le collecteur pour éviter les dommages dus à la glace.

Les cuves enterrées, si installées à une profondeur adéquate, sont naturellement protégées du gel.

Comment exploiter l'eau de pluie collectée ?

L'eau de pluie récupérée offre un large éventail d'utilisations, permettant de substituer avantageusement l'eau potable pour de nombreux usages non corporels et non alimentaires. L'arrosage des jardins, potagers, pelouses et plantes d'ornement est l'application la plus courante et la plus évidente. La douceur de l'eau de pluie (absence de calcaire et de chlore) est bénéfique pour la croissance des végétaux et la structure du sol.

Le nettoyage extérieur constitue un autre poste important : lavage des véhicules, des terrasses, du mobilier de jardin, des outils, des façades. L'absence de calcaire évite les traces blanches au séchage.

À l'intérieur de l'habitat, sous réserve de conformité réglementaire et d'une filtration appropriée, l'eau de pluie peut alimenter les chasses d'eau des toilettes, qui représentent un volume conséquent de la consommation d'eau potable d'un foyer. Le lavage des sols est également une application possible.

Pour l'alimentation du lave-linge, l'utilisation d'eau de pluie (avec une filtration adaptée, souvent incluant un filtre fin et parfois un traitement anti-bactérien) permet de réduire l'entartrage de la machine et la quantité de détergent nécessaire.

Il est impératif de souligner que l'eau de pluie collectée, même filtrée, n'est pas considérée comme potable sans un traitement spécifique et rigoureux (potabilisation par osmose inverse ou stérilisation UV poussée, suivi d'analyses régulières). Elle ne doit donc pas être utilisée pour la boisson, la préparation des aliments, ou l'hygiène corporelle (douche, bain).

Un étiquetage clair des points de puisage d'eau de pluie est d'ailleurs une obligation réglementaire pour éviter toute confusion.

Récupérer l'eau de pluie : focus sur les erreurs d'installation à prévenir

La performance durable d'un système de récupération d'eau de pluie dépend de la qualité de sa mise en œuvre. Des négligences lors de l'installation peuvent non seulement réduire l'efficacité du dispositif, mais aussi occasionner des problèmes techniques et des dépenses imprévues. Une attention spécifique doit donc être portée à certains points pour éviter les écueils les plus courants...

Les défauts liés à la préparation du site et à l'assise de la cuve, surtout pour les modèles enterrés, sont fréquents. Un lit de pose mal stabilisé ou un remblaiement effectué avec des matériaux inadaptés peuvent causer des déformations, voire la fissuration de la cuve. Dans les secteurs à nappe phréatique haute, l'absence d'un ancrage solide expose une cuve vide à un risque de soulèvement.

La pause des canalisations exige aussi une exécution soignée. Une pente incorrecte ou insuffisante pour les conduites d'amenée d'eau ou celles du trop-plein favorisera l'accumulation de sédiments, des obstructions et d'éventuels reflux.

En matière de filtration, l'installation défectueuse d'un préfiltre ou un choix de matériel non adapté aux types de débris attendus accélérera l'encrassement de la cuve et altérera la qualité de l'eau.

De même, un accès mal pensé aux éléments filtrants compliquera leur entretien régulier, pourtant essentiel.

Enfin, la gestion du trop-plein est un aspect critique. Un exutoire inadéquat, que ce soit par son dimensionnement, son emplacement ou sa conformité réglementaire, peut entraîner des engorgements, une érosion du sol, ou des infiltrations préjudiciables pour les fondations du bâti.

Récupérer l'eau de pluie : quid du cadre réglementaire ?

La mise en place et l'utilisation d'un système de récupération d'eau de pluie sont encadrées par une réglementation qu'il est essentiel de connaître et de respecter. En France, les principales dispositions concernent la déclaration en mairie de l'installation si l'eau est rejetée au réseau d'assainissement collectif (pour le trop-plein ou les usages intérieurs), l'obligation de maintenir une disconnexion totale entre le réseau d'eau de pluie et le réseau public d'eau potable, et l'entretien régulier des équipements.

Qui plus est, des prescriptions techniques spécifiques s'appliquent pour les usages intérieurs.

Récupérer l'eau de pluie : quelles aides financières ?

Concernant les aides financières, certaines collectivités locales (régions, départements, communes, communautés de communes) ou agences de l'eau peuvent proposer des subventions ou des aides pour encourager ces installations, souvent dans le cadre de programmes d'économie d'eau ou de gestion durable. Il est donc recommandé de se renseigner auprès des services compétents de sa localité.

Par ailleurs, l'utilisation d'eau de pluie peut permettre de réduire la part variable de la redevance d'assainissement si le volume non rejeté au réseau est mesurable.

 

Vous l'aurez compris, la récupération de l'eau de pluie est une démarche économiquement avantageuse à moyen et long terme, et écologiquement responsable. Sa mise en œuvre, bien que nécessitant un investissement initial et un entretien régulier, s'avère une stratégie gagnante pour une gestion plus autonome et durable de la ressource en eau !

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